Biographie

 

Né à Lille en 1956 .

Fils et petit-fils de photographe, Philip BERNARD s’oriente vers la même carrière, apprenant la technique avec son père tandis que son grand-père lui fait découvrir la photographie « créative ». C’est un stage chez Jean-Pierre et Claudine SUDRE en 1976-77 qui le confirme dans sa vocation, lui permet d’élargir sa culture visuelle, et d’affiner ses techniques de tirage.

 

 » Philip Bernard n’est pas un preneur de vues, mais plutôt un rêveur de vues, un de ces discrets disciples de Morphée, une espèce de nyctalope patient, capable de s’introduire et de voyager dans les images des songes, qu’il reformule ensuite à travers un travail photographique d’envergure. Né en 1956, fils et petit fils de photographe, il a eu ce privilège généalogique d’apprendre à photographier bien avant de connaître la photographie. Survivant de l’argentique, il élabore patiemment, depuis le siècle dernier, des photographies ambiguës qui, tout comme les images des rêves, déforment le réel en jouant sur une multitude d’associations étranges, jeux d’échelle troublants, profondeurs de champ variables, cadrages équivoques ou assemblages obscurs. Philip Bernard n’est ni un adepte du hasard, ni un praticien numérisé, mais plutôt un méthodique promeneur des abysses cérébrales et des bosquets touffus, qu’il extirpe savamment vers nous, à la lumière du jour. Nous ne nous étonnerons pas d’apprendre qu’à l’instar d’Hamish Fulton, Philip Bernard est un amoureux des marches, promenades et déambulations, en intérieur comme en extérieur.

Fabricant d’imaginaires et dramaturge en noir et blanc, il est pour ainsi dire un scénographe du rêve, articulant l’ensemble de ses productions à travers une logique formelle évolutive, où s’accordent une très grande maitrise des procédés techniques, la plasticité, la picturalité de la lumière, et la perfection recherchée dans un équilibrage mathématique des contrastes et des valeurs. De fait, chaque photographie fonctionne tout aussi bien individuellement, que dans une lecture globale, une visée d’ensemble. Au sein d’une construction iconographique précise, voire géométrique, il émerge de son œuvre une profonde ambition esthétique, et à l’évidence, une brillante « auréole imaginaire6 allusions, rébus, énigmes et prophéties, les images de Philip Bernard constituent l’orchestration d’un monde caravagesque où la lumière n’est envisagée qu’au regard des ombres épaisses du soir. « 

 

Extrait de Rêves de bromure – Par Lolita M’Gouni, Paris, Février 2012

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